Depuis une semaine maintenant, les entreprises se sont vues contraintes de s’adapter à une France qui fonctionne au ralenti. Par peur de voir leur activité chuter drastiquement, celles-ci se sont jetées sur l’envoi de mails leur permettant de toucher un maximum de personnes en peu de temps. Objectif : informer la totalité de leur base de données que l’entreprise s’est adaptée à la situation et reste ouverte / disponible.
Ces mailings ont souvent la même tournure :
- peu de graphisme, la sobriété est de rigueur
- les premiers paragraphes évoquent la compréhension de l’entreprise face à la situation nouvelle, on parle avec le pronom “nous” et on fait part d’une pensée aux soignants qui sont en 1ère ligne de cette pandémie.
- le dernier paragraphe indique que l’entreprise travaille désormais en télétravail et reste donc disponible si besoin
- le mailing ne contient pas de bouton d’appel à l’action (CTA) et ne renvoie pas vers un site web.
Nous avons nous-mêmes pensé à faire un e-mailing dans ce style. Après tout, le webmarketing étant un secteur où le télétravail est possible, il était important de faire savoir à nos clients, fournisseurs et partenaires que nous restions toujours disponibles. La peur de l’opportunisme a été à l’origine d’une longue réflexion de notre côté.
Après avoir reçu en 24h plusieurs dizaines de mails quasi-identiques, cette bonne idée avait déjà perdu de sa saveur, mais ce n’est pas ce qui nous a convaincu de ne pas le faire et d’encourager nos clients à opter pour d’autres moyens de communication. Voici le tweet qui nous a définitivement fait changer d’avis (merci à Robin de l’avoir spotté en 1er!) :
Puis, celui d’Eric Freyssinet, officier de la Gendarmerie nationale française, scientifique et expert en cybersécurité :
Principe de précaution oblige, alors que nous avons nous-mêmes abandonné l’idée de faire un e-mailing, selon l’urgence et l’importance des informations à transmettre, nous avons donc parfois encouragé nos clients à utiliser d’autres moyens de communication (réseaux sociaux – que ce soit en post ou en story – mails one-to-one, etc) ou à réfléchir à une meilleure segmentation de leur base de données. Bien sûr, pour certains secteurs (tels que les assurances), la question ne s’est pas posée.
Enfin, Mathieu Bourdin, expert en délivrabilité chez Dolist, nous donne un aperçu purement webmarketeux de la situation :
“Pour rajouter encore à tout cela, les termes « coronavirus », « covid », « covid-19 » « pandemie » « epidemie » etc… sont rentrés dans le top 20 des sujets utilisés dans les campagnes de phishing/scam/spam ces derniers jours et sont devenus des redflag utilisés pour le filtrage, que ce soit en B2B ou en B2C, avec ou sans pièces jointes.”
La réputation expéditeur de certaines entreprises pourrait alors être impactée, influençant la délivrabilité de leurs futurs mailings / newsletters…